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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2009-07-28 | [Acest text ar trebui citit în francais] | Înscris în bibliotecă de Guy Rancourt
La neige enfouit les routes
Et pèse aux flancs des toits. Je franchirai la porte Et t’aurai devant moi. Seule, en manteau d’automne, Nu-tête et en chaussons, Luttant avec ton trouble Et mâchant des flocons. Les arbres, les clôtures Fuyant au loin dans l’ombre… Debout au coin du mur Sous la neige qui tombe. De ton fichu ruisselle De l’eau dans tes revers. Des gouttes étincellent, Rosée dans tes cheveux. Seule une blonde mèche Éclaire tous tes traits; Ton fichu, ta silhouette, Ton pauvre mantelet. Neige sur tes paupières, Et dans tes yeux tourment. Tu parais tout entière Faite d’un seul tenant. On dirait qu’un tranchet Trempé dans l’antimoine A gravé ton portrait Dans mon cœur d’une entaille. Et pour toujours j’y porte Ces traits pleins de douceur, Ainsi que nous importe Si le monde est sans cœur. Aussi ce soir de neige Se double sous mes yeux, Aussi ne tracerai-je De trait entre nous deux. D’où venons-nous, qui sommes- Nous, de ce monde absents, Où seuls des commérages Sont restés de ces ans? (Boris Pasternak, « Vers de Iouri Jivago », in « Le Docteur Jivago », 1958)
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