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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2012-05-29 | [Acest text ar trebui citit în francais] | Înscris în bibliotecă de Guy Rancourt
Les magasins de la Grand'Place
Mirent leur deuil et leur passé, Et l'or de leur fronton usé, Dans les égouts qui les enlacent. Un drapeau pend comme un haillon, Au pignon rouge de la Banque ; L'heure est vieillotte : une dent manque Au râtelier du carillon. La pluie, à tomber là, s'ennuie, Tout son de cloche y semble un glas, Tout mouvement y semble las, L'heure qui vient vaut l'heure enfuie. La façade du médecin Regarde celle du notaire, Voici le porche autoritaire Du collège diocésain. Les ténébreux judas des portes Se surveillent de loin en loin ; Le haut clocher semble un témoin De tant de choses qui sont mortes. Les murs sont pleins de souvenirs, Cassés ou mordus par les rouilles Et l'habitude s'y verrouille Contre l'assaut des avenirs. Tout y perdure en son bien-être. On vit loin de tout bruit vivant, A regarder passer le vent Et la poussière à la fenêtre. Les servantes y font marcher Le rouet gris des existences, Et façonnent, par leurs sentences, Une sagesse à bon marché. Les échevins sont sûrs et veillent ; Le crime a ses deux poings liés. On met l'ordre sous l'oreiller, Et l'on s'endort sur ses oreilles. (Émile Verhaeren, Toute la Flandre)
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