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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2020-02-07 | [Acest text ar trebui citit în francais] | Înscris în bibliotecă de Guy Rancourt I Vous êtes belle : on vous adore. Vous êtes jeune : on vous sourit. Si un amour pouvait éclore Dans ce cœur où rien ne luit. Ce sourire de ma tristesse Se tournerait, reflet lointain, Vers l’or cendré de votre tresse, Vers le blanc mât de votre main. Mais je n’en fais que ce sourire Qui sommeille au fond de mes yeux — Lac froid qui, en vous voyant rire, S’oublie en un reflet joyeux. II J’eus un rêve. L’aube N’a pu soulever Du frais de sa robe Mon sommeil léger. En vain toute l’ombre Jetait sa noirceur. Mon cœur est plus sombre. C’était dans mon cœur. Il est mort. J’existe Par ce qui m’en vint. Quoi ? J’en suis plus triste... Ah, ce rêve éteint Faisait l’heure brève Et mon cœur moins las... Quel était ce rêve ? Je ne le sais pas. III Si vous m’aimiez un peu ?... Par rêve, Non par amour... Un rien... L’amour que l’on achève Est lourd. Faites de moi un qui vous aime, Pas qui je suis... Quand le rêve est beau, le jour même Sourit. Que je sois triste ou laid — c’est l’ombre... Pour que le jour Vous soit frais, je vous fais ce sombre Séjour. (Fernando Pessoa in Contemporanêa, n°7, janvier 1923)
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