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■ am învățat să supraviețuiesc și așa
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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2008-01-31 | [Acest text ar trebui citit în francais] | Înscris în bibliotecă de Guy Rancourt
N’oublie pas la chanson du soleil, Vassili.
Elle est dans les chemins craquelés de l’été, dans la paille des meules, dans le bois sec de ton armoire, …si tu sais bien l’entendre. Elle est aussi dans le cri du criquet. Vassili, Vassili, parce que tu as froid, ce soir, Ne nie pas le soleil. ………………………………………………………………… L’oustalet est vide. Il est éventré, l’on ne sait pourquoi. La guerre des hommes était loin d’ici… Les vents du pays sautaient par-dessus comme des cabris, Sans même effleurer son toit de joubarbes. et le feu du ciel, qu’aurait-il puni dans ces quatre murs couleur de cigales? Un pauvre foyer, couleur de souris, mourut en secret sous la crémaillère. Peut-être un passant, le temps d’une averse, rêva-t-il, hier de le ranimer?... Peut-être les dieux nous attendent-ils? Le chemin s’arrête… Au bord du ravin, n’est-ce pas, l’odeur de ces violettes dont tu te souviens?... ………………………………………………………….. Il est parti sur son cheval, dans l’herbe. Le vent du Nord le cingle, mais il feint de promener son cheval. On dit : « Comme il oublie déjà. la terre lui paraît toujours belle. » Mais son cheval croit porter un fantôme et tourne la tête pour le regarder. Il a sifflé son chien comme auparavant. Il touche au passage les feuilles nouvelles. Celui qui reste qu’exigez-vous de lui? Ils disent, ils crient : « Ce n’est pas possible. » Et l’aube renaît. Son cheval sans maître est déjà vendu. Les choses aimées le seront par d’autres ou s’habitueront à ne l’être plus. La vie continue. ……………………………………………… Ne parle pas d’absence, toi qui ne sais pas. Mets seulement ta joue contre la mienne. As-tu jamais interrogé la porte qui doit s’ouvrir pour le retour et désespéré…? As-tu jamais, au petit jour, songé qu’on pourrait ne plus se revoir peut-être et imaginé?... Serre-moi plus fort. Nos deux ombres séparées, que deviendraient-elles? ………………………………………………. La chaise vide… Ah comment feras-tu pour supporter cela? Et moi qui pars, comment ferai-je pour supporter le reste? ……………………………………………………. La main des dieux, tu peux refuser de la prendre. La main du mendiant, tu peux aussi. Toutes les mains qui frôleront la tienne, tu peux les oublier. La main de ton ami, ferme les doigts sur elle, et serre-la si fort que le sang de ton cœur y batte avec le sien au même rythme. …………………………………………………….. Ne regarde pas si loin, Vassili, tu me fais peur. N’est-il pas assez grand le cirque des steppes? Le ciel s’ajuste au bord. Ne laisse pas ton âme s’échapper au delà comme un cheval sauvage. Tu vois comme je suis perdue dans l’herbe. J’ai besoin que tu me regardes, Vassili. ………………………………………………………. -Tu te chaufferas au feu de paysan? -Je me chaufferai au feu de paysan. -Tu auras de vieilles lampes à pétrole? -Je les aurai. -Un jardin de curé? -Un jardin de curé. -Et un pot de basilic? -Et deux pots de basilic. Et ta pitié pour moi et ma pitié pour toi. (Sabine Sicaud, Les Poèmes de Sabine Sicaud, Paris, Stock, 1958)
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