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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2002-11-15 | [Acest text ar trebui citit în francais] | Înscris în bibliotecă de Vlad Stroescu
Orphée [ I ]
Admirez le pouvoir insigne Et la noblesse de la ligne: Elle est la voix que la lumiere fit entendre Et dont parle Hermes Trismégiste en son Pimandre. La tortue Du Thrace magique, ô délire! Mes doigts surs font sonner la lyre. Les animaux passent aux sons De ma tortue, de mes chansons. Le cheval Mes durs reves formels sauront te chevaucher, Mon destin au char d'or sera ton beau cocher Qui pour renes tiendra tendus a frénésie, Mes vers, les parangons de toute poésie. La chevre du Thibet Les poils de cette chevre et meme Ceux d'or pour qui prit tant de peine Jason, ne valent rien au prix Des cheveux dont je suis épris. Le serpent Tu t'acharnes sur la beauté. Et quelles femmes ont été Victimes de ta cruauté! Eve, Eurydice, Cléopâtre; J'en connais encor trois ou quatre. Le chat Je souhaite dans ma maison: Une femme ayant sa raison, Un chat passant parmi les livres, Des amis en toute saison Sans lesquels je ne peux pas vivre. Le lion O lion, malheureuse image Des rois chus lamentablement, Tu ne sais maintenant qu'en cage A Hambourg, chez les Allemands. Le lievre Ne soit pas lascif et peureux Comme le lievre et l'amoureux. Mais que toujours ton cerveau soit La hase pleine qui conçoit. Le lapin Je connais un autre connin Que tout vivant je voudrais prendre. Sa garenne est parmi le thym Des vallons du pays de Tendre. Le dromadaire Avec ses quatre dromadaires Don Pedro d'Alfaroubeira Courut le monde et l'admira. Il fit ce que je voudrais faire Si j'avais quatre dromadaires. La souris Belles journées, souris du temps, Vous rongez peu a peu ma vie. Dieu! Je vais avoir vingt-huit ans, Et mal vécus, a mon envie. L'éléphant Comme un éléphant son ivoire, J'ai en bouche un bien précieux. Pourpre mort!… J'achete ma gloire Au prix des mots mélodieux. Orphée [ II ] Regardez cette troupe infecte Aux mille pattes, au cent yeux: Rotiferes, cirons, insectes Et microbes plus merveilleux Que les sept merveilles du monde Et le palais de Rosemonde! La chenille Le travail mene a la richesse. Pauvres poetes, travaillons! La chenille en peinant sans cesse Devient le riche papillon. La mouche Nos mouches savent des chansons Que leur apprirent en Norvege Les mouches ganiques qui sont Les divinités de la neige. La puce Puces, amis, amantes même, Qu'ils sont cruels ceux qui nous aiment! Tout notre sang coule pour eux. Les bien-aimés sont malheureux. La sauterelle Voici la fine sauterelle, La nourriture de saint Jean. Puissent mes vers etre comme elle, Le régal des meilleures gens. Orphée [ III ] Que ton coeur soit l'appât et le ciel, la piscine! Car, pecheur, quel poisson d'eau douce ou bien marine Egale-t-il, et par la forme et la saveur, Ce beau poisson divin qu'est JÉSUS, Mon sauveur? Le dauphin Dauphins, vous jouez dans la mer, Mais le flot est toujours amer. Parfois, ma joie éclate-t-elle? La vie est encore cruelle. Le poulpe Jetant son encre vers les cieux, Suçant le sang de ce qu'il aime Et le trouvant délicieux, Ce monstre inhumain, c'est moi-même. La méduse Méduses, malheureuses têtes Aux chevelures violettes Vous vous plaisez dans les tempêtes, Et je m'y plais comme vous faites. L'écrevisse Incertitude, ô mes délices Vous et moi nous nous en allons Comme s'en vont les écrevisses, A reculons, a reculons. La carpe Dans vos viviers, dans vos étangs, Carpes, que vous vivez longtemps! Est-ce que la mort vous oublie, Poissons de la mélancolie. Orphée [ IV ] La femelle de l'alcyon, L'Amour, les volantes Sirenes, Savent de mortelles chansons Dangereuses et inhumaines. N'oyez pas ces oiseaux maudits, Mais les Anges du paradis. Les sirenes Saché-je d'où provient, Sirenes, votre ennui Quand vous vous lamentez, au large, dans la nuit? Mer, je suis comme toi, plein de voix machinées Et mes vaisseaux chantants se nomment les années. La colombe Colombe, l'amour et l'esprit Qui engendrâtes Jésus-Christ, Comme vous j'aime une Marie. Qu'avec elle je me marie. Le paon En faisant la roue, cet oiseau, Dont le pennage traîne a terre, Apparaît encore plus beau, Mais se découvre le derriere. Le hibou Mon pauvre coeur est un hibou Qu'on cloue, qu'on décloue, qu'on recloue. De sang, d'ardeur, il est a bout. Tous ceux qui m'aiment, je les loue. Ibis Oui, j'irai dans l'ombre terreuse Ô mort certaine, ainsi soit-il! Latin mortel, parole affreuse, Ibis, oiseau des bords du Nil. Le boeuf Ce chérubin dit la louange Du paradis, ou, pres des anges, Nous revivrons, mes chers amis, Quand le bon Dieu l'aura permis. |
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