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■ am învățat să supraviețuiesc și așa
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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2008-08-19 | [Acest text ar trebui citit în francais] | Înscris în bibliotecă de Guy Rancourt
C’est dans leurs yeux que les jardins se bousculent
pendant que le vent fait des vagues avec leur rire. Dans leurs chevelures noires, argentées, les roses de la petit folie retiennent les rêves de départ : partir dans l’étendue des mots avec des pensées excessives partir à cheval comme la rumeur et la fable. Elles ne sortent pas de la mer et n’aiment pas les sirènes. La mer, elles la regardent, assises sur un banc de pierre, drapées dans le deuil. La mer est un lit pour l’attente. Leur visage est une terre qui a assez bu. Leur peau a accueilli le temps avec le sourire. Les rides sont belles : « c’est le travail du temps et du rire », disent-elles. Ces femmes qui croient au songe lèvent la main ouverte pour arrêter le mauvais œil. Elles portent le siècle dans le regard et blanchissent les souvenirs impudiques. Femmes d’hier, femmes de toujours, elles savent vieillir et remplissent le soir de pensées chaudes. Certaines reprisent des tricots de laine et attendent le retour du mari ou du fils. Elles regardent l’horizon et croient voir une silhouette avancer les bras chargés de fruits. Elles ont peur que les mauvais rêves ne descendent du lit et atteignent leurs hommes. Femmes d’aujourd’hui, elles gardent leur robe quand elles entrent dans l’eau. Les garçons les guettent. Ils aiment les voir sortir trempées, le chemisier collant à leur peau et les seins lourds de désir. Femmes d’aujourd’hui, femmes de toujours. Elles ont appris à marcher juste pour faire un peu mal aux hommes. Elles donnent des couleurs au soir font que la nuit ressemble à la vague brisée des amours. Dans le tumulte et les larmes. Corps pleins donnant le sein à l’enfant tardif, corps brûlants dans le regard qui chavire, femmes des passions et des orages, vous êtes nos mères, nos épouses et nos amantes. Prises au bord du rire vous descendez l’échelle du temps et nous donnez la jeunesse. Gardiens du désir nous veillons votre sommeil jusqu’au jour qui monte en perdant les écailles du songe. Notre regard s’est perdu dans la nuit de vos solitudes. Nous habitons votre chevelure et prenons le soleil dans les éclats de votre rire. (Tahar Ben Jelloun, Labyrinthe des sentiments, 1999)
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